Novembre 1898



1er Novembre 1898


Résumé de la lettre adressée par Amiraux à Gouverneur



1° À partir du 4, les troupes turques cesseront tous services et ne pourront plus sortir des casernes en armes, excepté officiers.

2° Faire embarquer sur « Fuad » et vapeurs présents, tout ce que ces navires peuvent prendre de troupes.

Fuad

Le Fuad


3° Demander d'urgence à la Porte les vapeurs nécessaires pour prendre le reste.

4° Embarquer les matelots de l'arsenal sur le cuirassé qui sera remorqué à Izzedin en attendant vapeurs pour le conduire hors de Crète.

5° Amiraux demandent réponse par écrit.

Si elle n'est pas satisfaisante, ils prendront, le 4, les mesures que comporte la situation.

S'il est nécessaire de prendre mesures de coercition le pavillon ottoman sera naturellement rentré partout.



2 Novembre 1898 10h. du matin (reçu à 10h40 du matin)


Télégramme de La Canée


Colonel à Amiral



Vu Gouverneur, a télégraphié en français hier soir vos deux lettres à Constantinople demandant instructions très urgentes.

À défaut ordre Gouvernement affirme que 4 Novembre se conformera instructions des Amiraux.


Au reçu de ce télégramme, l'Amiral Pottier a télégraphié :

Amiral à Marine Paris

Gouverneur me fait dire qu'il a télégraphié en français à Constantinople lettres des Amiraux et qu’il demande instructions urgentes, mais que s'il ne les reçoit pas il exécutera les ordres des Amiraux.

Je me permets d'insister sur la nécessité de ne rien céder.


Signé Pottier



4 Novembre 1898


Copie d'une dépêche que j'envoie (Amiral Pottier)



Gouverneur informe qu'il vient d'être avisé par Sublime Porte que négociations ont lieu en ce moment pour maintien petites garnisons et demande si, par suite, décisions des Amiraux à l'égard des troupes ne vont pas être modifiées.

Je réponds que non tant que Amiraux n'auront pas reçu de nouvelles instructions.

J'insiste pour que les Puissances ne cèdent pas sur cette question des garnisons ; nous aurions les plus graves difficultés avec les Chrétiens, presque sûrement la reprise de l'insurrection et pour l'avenir la question crétoise toujours ouverte.

Je me permets d'insister avec toute l'énergie d'une conviction profonde.



8 Novembre 1898


Dépêche identique



Les autorités ne prennent aucune disposition pour enlèvement du matériel, leur mauvaise volonté est flagrante.

Ex Gouverneur, toujours ici, répand le bruit que les troupes ne partiront pas.

Il est de toute nécessité de compléter d'une manière radicale l'œuvre commencée le 4, dans l'intérêt même du prestige des Puissances non seulement en Crète, mais dans tout l’Orient.

En conséquence, les Amiraux ont envoyé au Général Chamir l’ultimatum suivant qu'ils feront exécuter rigoureusement :

Le 15 Novembre au lever du soleil, officiers, soldats et gendarmes ottomans sans exception, devront avoir quitté l'île.

Les navires devront être partis.

Ex-Gouverneur est invité à suivre les troupes.

Le matériel restant sera mis sous notre sauvegarde.

Le pavillon ottoman sera rentré.

De cette façon la situation sera bien nette, le Prince Georges pourra venir de suite en d'excellentes conditions, et les Puissances pourront, sans être bridées par rien, assurer par d'autres moyens le mode de reconnaissance de la suzeraineté du Sultan.

La Canée -Abaissement drapeau turc

Abaissement du drapeau turc à La Canée


9 Novembre 1898


Télégramme

-

de Consul français Canée à Ambassade française Constantinople



Un avis confidentiel arrivé de Constantinople annonce qu'un Comité musulman crétois établi dans cette ville sous la direction de Mahmoud Djelaleddin Pacha aurait décidé de faire commettre en Crète plusieurs assassinats, notamment celui du Président de l'Assemblée crétoise.

Trois Musulmans crétois, actuellement à Constantinople, et dont on ignore les noms, auraient été désignés à cet effet, et Mahmoud Pacha aurait promis de faire relâcher trois condamnés chrétiens originaires de Crète qui se trouvent dans les prisons de Rhodes et qui seraient payés pour cette besogne.

Ces trois Chrétiens s'appellent Michalis et Siphis Nevrakis, deux frères, et André Marangoudakis.

L'un de ces trois prisonniers aurait déjà été relâché.

J'en informe les Amiraux, mais si l'on pouvait contrôler l'exactitude de la dernière information par l'entremise de notre Vice-Consul à Rhodes, ce serait une indication précieuse pour la police internationale.

Signé Blanc.



11 Novembre 1898


Dépêche identique



Les Amiraux considèrent que leur administration doit être de courte durée et estiment que toutes les questions financières doivent être réservées jusqu'à la constitution du Gouvernement définitif.

Ils continueront donc à percevoir tous les revenus de l’île, les dépenseront si c'est nécessaire, mais tiendront compte des sommes perçues pour la dette publique pour règlement ultérieur.

Ils conserveront les employés de l'administration actuelle qui leur sont nécessaires.

descente drapeau turc hierapetra

15 Novembre 1898


Dépêche reçue de Marine Paris



Vous avez compris la distinction qu'il importait d'établir entre les revenus perçus par la Crète, de même qu'il convenait de distinguer entre les fonctionnaires de la dette publique et les fonctionnaires turcs.

Nous considérons de même comme très important qu'il ne soit fait en aucun cas emploi des revenus concédés à la dette.

Le Président de la dette publique turque, qui est actuellement le délégué français, nous a adressé une réclamation contre toute tentative de modifier les conditions de perception en Crète des revenus concédés aux porteurs européens, dont les trois quarts sont français et il annonce envoi en Crète d'un haut fonctionnaire anglais qui s'entendra avec les Amiraux à ce sujet.

La dette turque étant internationale et les intérêts qu'elle représente étant exclusivement européens et principalement français, il importe en effet que la perception et les emplois des revenus concédés ne soient pas enlevés, même pour une période transitoire et à titre provisoire, aux fonctionnaires de la dette, afin de ne fournir au Gouvernement turc aucun prétexte d'agir de même dans une autre partie de l'Empire.



15 Novembre 1898


Dépêche identique



En consentant au maintien d'un officier en Crète pour surveiller l'embarquement du matériel, les Amiraux avaient bien spécifié que cet officier devrait être un officier d'intendance de grade subalterne, le Général en avait désigné un, du grade de Capitaine.

Ils maintiennent absolument leur décision.

Le Général est d'ailleurs parti ce matin, mais navire qui le porte est retenu par mauvais temps à entrée baie.

À aucun prix il ne pourra communiquer de nouveau avec terre et partira, dès retour beau temps.



N° 150


Séance du 17 Novembre 1898



Les Amiraux arrêtent la nouvelle répartition des forces dans la zone internationale.

La garnison de La Canée et Halepa se composera au minimum de :
2 compagnies anglaises
1 bataillon italien
1 bataillon français
2 compagnies russes.

Cet effectif ne pourra être diminué qu'après décision du Conseil des Amiraux.

Les troupes des avant-postes peuvent être remplacées par des brigades de gendarmerie et de gardes civiques.

La garnison d’Izzedin peut être diminuée et ne plus comprendre que :
1 officier et 15 hommes.

Le blockhouse ne sera pas occupé, et le pavillon flottera seulement à la batterie d’Izzedin.

À l'îlot de La Sude, il n'y aura qu'une petite garde prise dans les 15 hommes de la garnison.

Les Amiraux ont arrêté la répartition des bâtiments de l’arsenal entre les diverses Puissances ,et ils ont désigné Monsieur le Lieutenant de Vaisseau italien Chelotti pour remplir les fonctions de Directeur de l'Arsenal et du Port

Monsieur le Chef de Bataillon français Ferrat est désigné pour remplacer comme Président de la Commission militaire internationale de La Canée, le Commandant de Froissart-Broissia rapatrié.

Pendant l'administration provisoire des Amiraux, la langue grecque sera la langue officielle.

À bord du « Bugeaud », à La Sude, le 17 Novembre 1898

Le Commandant Supérieur de la Grande-Bretagne signé : Campbell
Le Contre-Amiral italien signé : Bettolo
Le Contre-Amiral russe signé : N. Skrydloff
Le Vice-Amiral français signé : Ed. Pottier

Bugeaud sister ship

Le Bugeaud


17 Novembre 1898


Dépêche identique



Pour assurer la nourriture des Musulmans nécessiteux et des Chrétiens sans ressources attendus de Grèce, les Amiraux ont encore besoin que leurs Gouvernements leur envoient pour le mois de Décembre ou les autorisent à acheter sur place la même quantité de farine que le mois passé, soit 200 tonneaux par Puissance.

Cette quantité sera nécessaire chaque mois pendant Gouvernement des Amiraux et aussi pendant mois qui suivra arrivée du Prince pour lui laisser situation non embarrassée.



21 Novembre 1898


Dépêche identique



Les Amiraux, considérant que le matériel aurait dû et pu être enlevé, ont invité l'officier turc chargé du matériel à leur faire connaître les dispositions prises pour enlever ce matériel, et l’ont avisé en même temps qu'ils se réserveront de fixer un délai après lequel le matériel qui n’aurait pas été enlevé, resterait définitivement en Crète.



26 Novembre 1898


De Rome à Amiral Pottier La Sude



Réponse à une dépêche de félicitations adressée au nom des officiers de la Division française par l'Amiral Pottier à l'Amiral Canevaro, au sujet de son élévation à la dignité de Grand-Croix de la Légion d’honneur.

Je vous dois, cher Amiral et collègues, ainsi qu'à vos officiers la grande distinction qui m'est décernée par Monsieur le Président de la République française et dont je suis fier.

Je vous en remercie tous avec affection et amitié.

Je saisis cette occasion pour vous féliciter du grand résultat obtenu en Crète sous votre présidence.

Signé Canevaro



27 Novembre 1898


Dépêche identique



Les Amiraux ont été avisés que des douanes de l'Empire ottoman refusent d'accepter les récépissés délivrés par les douanes de Crète, et soumettent marchandises venant de Crète au paiement de nouveaux droits.

Les Amiraux croient devoir informer sans retard leurs Gouvernements de cette situation.

Ils ont remis aux Consuls le dossier concernant cette affaire, en les priant d'en saisir les Affaires Étrangères.

Le blocus a cessé de fait depuis longtemps, mais notification officielle n'a pas été faite.

Les Amiraux estiment que le moment est venu de notifier officiellement sa levée, et en même temps, que l'introduction des armes et munitions de guerre est prohibée en Crète.



27 Novembre 1898


Dépêche identique



Les Amiraux pensent que faute de ressources et de revenus de l’île, les dépenses soutenues par les quatre Puissances pour l’alimentation, le rapatriement et l'installation provisoire des indigents crétois, tant Musulmans que Chrétiens, doivent être remboursées par le Gouvernement définitif de l'île et, plus particulièrement par l'emprunt que ce même Gouvernement pourra faire dans la suite.



N° 151


Séance du 28 Novembre 1898



Les Amiraux, avisés officiellement de la nomination du Prince Georges de Grèce comme Haut-Commissaire des Puissances en Crète, ont décidé d'envoyer à leurs Gouvernements une dépêche identique pour demander leur rappel et fixer la situation des troupes européennes restant dans l'île.

Ils décident, en outre, que la garde civique actuelle restera sous les ordres des Commandants des Secteurs jusqu'au moment où, transformée en Gendarmerie crétoise sous le commandement supérieur du Capitaine Craveri, elle sera mise à la disposition des autorités des Provinces désignées par le Prince.

À ce moment, les gendarmes des quatre Puissances cesseront naturellement leurs fonctions

Pour permettre au Capitaine Craveri d'assurer l'accomplissement du mandat qui lui est confié, les Amiraux prient les Commandants des Secteurs de donner à cet officier, s'il se présente dans leurs Secteurs, toutes les facilités et tous les renseignements qui pourraient lui être utiles pour la constitution de la Gendarmerie crétoise.

À bord du « Bugeaud », à La Sude, le 28 Novembre 1898

Le Contre-Amiral italien signé : Bettolo
Le Contre-Amiral de la Grande-Bretagne signé : Noël
Le Contre-Amiral russe signé : N. Skrydloff
Le Vice-Amiral français signé : Ed. Pottier



28 Novembre 1898


Dépêche identique



Lorsque les Amiraux auront remis au Prince Georges le Gouvernement de l'île qu'ils exercent provisoirement depuis le 4 Novembre, ils estiment leur présence en Crète inutile, déplacée et gênante pour le Prince.

Il est en effet impossible d'établir quel serait leur rôle.

Leur autorité ne saurait être au-dessus de celle du Prince et, ayant exercé le pouvoir suprême, ils ne pourraient avoir avec lui des rapports de dépendance quelconque.

On ne saurait non plus les considérer comme des intermédiaires entre les Puissances et le Prince, puisque celui-ci se présente déjà comme un envoyé des Puissances pour gouverner en leur nom.

Les Amiraux ont donc fini leur mission et doivent être rappelés après l'arrivée du Prince.

Après leur départ, le Conseil des Amiraux cesse d'exister ; il ne doit pas être remplacé par un Conseil d'officiers d'un grade inférieur.

Les Commandants des secteurs seront ramenés au rôle de Commandants des forces militaires dans le secteur, et chargés uniquement d’y maintenir l'ordre et d'y assurer la sécurité.

Le Commandant Supérieur de la zone internationale exercera des fonctions analogues dans cette zone, et comme il se trouvera près du Prince, il servira en outre d’intermédiaire entre lui et les Commandants Supérieurs des troupes dans le secteur.

Il est bien entendu que pour les mouvements des forces militaires, les ordres ne pourront être donnés que par les Commandants Supérieurs désignés par les Gouvernements.

Au cas où des décisions d'une certaine importance concernant l'emploi international des forces militaires seraient à prendre, ces décisions seraient prises par un Conseil composé de ces Commandants Supérieures et présidé par le plus ancien.

Les Amiraux estiment, qu'après leur départ, il suffit que chaque Puissance entretienne en Crète deux bataillons et un navire en station.

Les Consuls des quatre Puissances pourront être appelés à servir de conseil au Prince pour tout ce qui concernera la diplomatie, la politique et les questions civiles et administratives.



28 Novembre 1898 11h40 du soir


Télégramme chiffré de Paris



Voici le texte du pro memoria qui été remis le 26 Novembre au Roi de Grèce par les représentants des quatre Puissances :

Les Puissances que nous avons l'honneur de représenter, confiantes dans l'esprit de sagesse de Votre Majesté, nous ont chargé de la prier de donner à Son Altesse le Prince Georges, l'autorisation d'accepter le mandat de Haut-Commissaire en Crète, dans les conditions suivantes :

1° Le Haut-Commissaire sera investi d'un mandat temporaire d'une durée de trois ans pour la pacification de l'île et l'établissement d'une administration régulière.

2° Le Haut-Commissaire reconnaîtra la haute suzeraineté du Sultan et prendra des mesures pour la sauvegarde du drapeau turc, qui, selon la promesse donnée par les quatre Puissances au Sultan, flottera sur l’un des points fortifiés de l'île.

3° Son premier soin sera, d'accord avec l'Assemblée nationale, où tous les éléments crétois seront représentés, d'instituer un système de Gouvernement autonome, capable d'assurer dans une égale mesure, la sécurité des personnes et des biens, ainsi que le libre exercice de tous les cultes.

4° Le Haut-Commissaire devra procéder immédiatement à l'organisation d'une gendarmerie ou milice locale capable de garantir l’ordre.

En vue de faciliter l'organisation de la nouvelle administration et de pourvoir aux charges personnelles de Son Altesse, le Prince Georges, chacune des quatre Puissances fera, sauf approbation des Chambres du pays, une avance d'un million de francs qui sera ultérieurement remboursée sur le produit de l’emprunt à réaliser par la Crète sur ses revenus.

Signé : Onou, Egerston, Ormesson, Nobili


Pour le Prince Georges, la première phrase est ainsi libellée :

Les Puissances que nous avons l'honneur de représenter nous chargent de demander à Votre Altesse de vouloir bien, avec l'autorisation de Sa Majesté le Roi, cChef de la Dynastie, accepter le mandat de Haut-Commissaire en Crète dans les conditions suivantes :
le reste comme ci-dessus.

Le Prince Georges a répondu dans les termes suivants :

Ayant été autorisé par Sa Majesté le Roi, mon père, à accepter le mandat dont veulent bien me charger les Gouvernements des quatre grandes Puissances, j'accepte la désignation de Haut-Commissaire en Crète, dans les conditions que vous venez de me poser.

Tout en leur exprimant mes remerciements de la confiance qu'elles me témoignent, j'ai l'espoir qu'elles me soutiendront dans mes efforts pour la pacification de l'île de Crète, ainsi que pour le bien-être et la prospérité de toute la population crétoise.

Veuillez transmettre ces textes au Vice-Amiral Pottier, ainsi que ceux des deux notes qui vont être remises à la Porte, et dont notre Agent à Constantinople doit vous télégraphier le texte.



29 Novembre 1898


De Paris à Amiral Pottier, La Sude



Les quatre Puissances ont définitivement désigné le Prince Georges pour être leur délégué en Crète et y exercer les fonctions de Haut Commissaire.

Les conditions dans lesquelles a eu lieu cette désignation, ont été portées le 28 à la connaissance du Roi de Grèce et du Prince Georges par une note diplomatique et ont été acceptées par eux.

De leur côté, les Ambassadeurs des quatre Puissances à Constantinople doivent remettre à la Sublime Porte, deux notes pour aviser le Sultan, l'une de la désignation du Prince Georges, l'autre du maintien en Crète des privilèges de la dette publique turque.

Le texte de ces trois documents vous sera remis par le Consul de France auquel je me réserve de télégraphier.

Il appartient maintenant aux Amiraux de rédiger de concert, en s'inspirant de ces documents officiels, une proclamation pour annoncer aux Crétois la mission confiée au Prince Georges par les Puissances.

Le Gouvernement russe, craignant que la fréquence des exécutions capitales en Crète n’amène des complications au moment de l'arrivée du Prince Georges, a prié l'Amiral russe de s'entendre avec vous pour en réduire autant que possible le nombre.

Nous ne pouvons que nous associer à ce désir.



N° 152


Séance du 30 Novembre 1898



L'Amiral russe remet au Conseil des Amiraux une note relative à l'exécution des condamnations capitales qui pourraient être prononcées par le tribunal militaire international à l'occasion des massacres de Candie.

Les Amiraux s'associent aux raisons exposées dans cette note ; ils estiment comme l'Amiral Skrydloff, qu’en usant de clémence, ils témoigneront de leur empressement à prendre part à la joie ressentie par le pays au moment de la nomination du Prince Georges.

En conséquence, ils estiment qu’il n’y a pas lieu de laisser exécuter de nouvelles sentences capitales.

Au cas où le tribunal militaire international n'arriverait pas à juger tous les procès relatifs aux affaires de Candie avant l’arrivée du Prince, ce tribunal continuerait à siéger, mais seulement pour ces affaires et avec l'assentiment du Prince Georges, bien entendu.

Comme complément à la dépêche identique du 28 Novembre relative aux attributions des Commandants de Secteur après l’arrivée du Haut-Commissaire, les Amiraux décident que ces Commandants continueront à exercer le gouvernement des secteurs dans les conditions actuelles, jusqu'à la nomination des autorités civiles.

À bord du « Bugeaud », à La Sude, le 30 Novembre 1898

Le Contre-Amiral italien signé : Bettolo
Le Contre-Amiral russe signé : N. Skrydloff
Le Vice-Amiral français signé : Ed. Pottier

Crète - Occupation Internationale